
Je suis l’âne doré
de la crèche, Immuable
Pattes repliées nuque droite
Dans la pose du méditant.
Je suis l’âne aux yeux aveugles
Émergeant des brumes du temps
Et des flots entropiques :
Je demeure.
Je suis l’âne posé,
Albedo réfléchi
d’ondes humaines et infra,
Boite noire de vos humeurs.
Je suis l’âne vivant
Les riches heures
D’énergies lumineuses,
Comètes et soleils noirs.
Je suis l’âne touché
Par la grâce de Lucioles
Aux chairs éphémères,
Dans une nuit empourprée.
Je suis l’âne sismographe
De désirs vains
Pour les tréfonds telluriques
Et les formes concaves.
Je suis l’âne témoin
De rencontres fécondes
Entre âmes sœurs égarées
Empreintes d’autres Mondes.
Je suis l’âne sachant,
Les secrets du Jubé
Que seule peut franchir
Ma Maîtresse.