C’est en assistant à plusieurs numéros – music-hall, comédie, séductrice – que l’on réalise à quel point Olga est une excellente comédienne… Et elle maitrise le timing de la montée du désir comme personne ! Bien que son numéro d’Executive Woman « who goes straight to the point », ne soit pas le plus artistique (comme celui music-hall de la « chaise pliante ») il est terriblement efficace. La blonde Olga, à chacun de ses pas félins, par ses attitudes et ses déhanchés, nous rappelle la définition de l’érotisme : « susciter le désir sexuel ». Il faut l’imaginer sur la musique de Touch&Go, chignon élégant, hauts talons noirs, tailleur strict et chemise blanche, le genre de femme vamp que l’on peut parfois croiser dans une direction juridique – le droit s’alliant parfaitement avec le rapport de force subtil qu’est la séduction. Dans ce numéro, Olga domine magistralement l’assistance par son charisme et sa grande beauté. Et son charmant accent russe, quand elle se présente à la fin, achève de nous séduire.
Quand elle ne dompte pas les buffalos récalcitrants (dans son numéro de country) en les montant vigoureusement en position « reverse cowgirl », la blonde Svetlana joue des numéros créatifs et esthétiques, tel celui de la sorcière des Carpates invoquant les morts ou bien celui de la chamane, exotique, dispersant dans un rituel d’envoutement une fumée odorante autour de chacun des spectateurs. Les ambiances se font alors sépulcrales, une lumière verte habille le corps parfait de Svetlana, et le rythme de la musique nous emporte, accélérant au fur et à mesure des tableaux et que se dévoile la nudité. Une lumière syncopée accompagne la danse de possession tandis que s’impriment une multitude d’instantanés sur nos pupilles dilatées : cambrure harmonieuse, fesses rondes de pleine lune, grands écarts boréaux… Superbe !
Angel. Catwoman aux longues griffes noires qu’elle fait crisser sur sa peau de latex. Angel, l’excellence incarnée, jouée, dansée, l’exigence qui transparait dans les moindre détails, dont la violence de la maîtrise qu’elle s’impose et nous impose, exprimant son plaisir évident de jeune domina, comme quand en policière elle prend un malin plaisir à martyriser à coup de fouets, griffes et parfois pinces, quelques spectateurs sur scène. Angel étonnante stray cat d’Opéra, lapant le lait d’une bassine dans laquelle elle se baigne, comme elle lapera plus tard le miel de la sulfureuse Jacquie, sa partenaire d’un soir.
Duo Angel-Jacquie qui mérite que je cite le témoignage d’un heureux spectateur et ami (Sonicrocket) : « Dès les premiers baisers sur (toutes) les lèvres, l’atmosphère a changé. C’était plus qu’un simple contact, c’était une prise de pouvoir douce et sensuelle. Angel menait la danse, Jackie se laissait emporter, la salle entière retenait son souffle. Gestes intenses, précis, proximité brûlante qui ne laissait aucun doute sur la profondeur… de leur échange. Angel savait comment franchir le seuil entre la tendresse, le fouet et la fougue, et Jackie se laissait entrainer par cette vague. Enrôlé pour tenir la jambe de Jackie j’ai été le témoin privilégié de ce jeu de pouvoir sensuel. On a eu droit à un feu d’artifice d’intimité et de passion, mené de main de maître par Angel ! »
À noter durant cette journée particulièrement chaude, une fréquentation internationale record – Américains, Néo-zélandais, Anglais, Indiens, Russes -, qui montre une fois de plus que, par la qualité des spectacles aussi bien érotiques qu’artistiques, par la grande beauté et la créativité de ses danseuses « The Chochotte is the place to be ! »
