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Le théâtre Chochotte, Temple de l’érotisme

Pour avoir voyagé dans plus d’une centaine de pays et exploré durant mon temps libre les nombreux lieux de plaisir à portée, je peux affirmer sans conteste que le Théâtre Chochotte de Paris est le Temple le plus accompli du monde en ce qui concerne l’érotisme.

Si j’en crois la définition Wikipédia, l’érotisme (du grec ἔρως / érôs, « désir amoureux ») est l’ensemble des phénomènes qui éveillent le désir sexuel, et leurs multiples représentations, en particulier culturelles et artistiques. Loin de la banalité des lieux de plaisirs communs qui parfois me font penser à ces buffets « all you can eat » – clubs de strips, bars à Champagne, bars à Nana de l’Asie –, où l’on peut s’enivrer de jolies femmes, consommer jusqu’aux limites légales autorisées par chaque pays, le théâtre Chochotte cultive un érotisme raffiné, où se mêlent la beauté physique de superbes danseuses, leur talent artistique, et l’art de la séduction porté à son paroxysme.  

Si j’ai employé le mot « Temple » c’est à dessein. Car dans la crypte souterraine de la rue Saint-André des Arts, un culte est rendu chaque jour à la Femme : à sa beauté, à son pouvoir d’enchantement et à son talent. Les danseuses officiant là sont de véritables artistes – actrices de théâtre, danseuses professionnelles, scénographes – et carte blanche leur est donnée pour créer et interpréter leurs propres spectacles. Et la cave de la Rue Saint-André, avec sa vaste scène aux chaleurs de velours, permet la liberté de mouvement nécessaire aux spectacles, notamment dansés. Je suis particulièrement sensible à ces derniers, car la danse est le phénomène de séduction le plus naturel qui soit, y compris dans le monde animal – que l’on songe aux parades amoureuses aux fins d’éveil du désir érotique.

On ne peut rien refuser à une jolie femme dont les mouvements dansés disent mieux que tout, la féconde sensualité. Et si telle Salomé dansant pour Hérode, la Beauté et le Talent se rencontrent, la tête d’un Jean-Baptiste imprudent peut choir et vite se retrouver langue pendante sur un plateau…  

Il y a une façon d’être danseuse « Chochotte », qui opère même sur les plus roués d’entre nous, leur faisant croire qu’ils sont uniques et beau, objet du désir soudain et irrépressible de superbes tentatrices. Fixé par les yeux brillants d’une magnifique Naïade, il m’est arrivé parfois comiquement de me retourner pour savoir si c’était bien de moi dont il s’agissait. Mais oui, c’était moi la cible, le chouchou du moment, on me caressait le visage, m’embrassait dans le cou, s’asseyait sur mes genoux. Et perdant pied, je cultivais l’illusion bénie, durant un pur moment de bonheur, un ouragan de sérotonine, de dopamine et d’ocytocine emportant dangereusement ma raison, d’être le plus beau, le meilleur, l’Élu…

Car les meilleures danseuses, passées par l’Athanor de la cave du 34 rue Saint-André des Arts, sont redoutables. Leur passage dans le chaudron alchimique, telle la préparation de la pierre philosophale, va les transformer irréversiblement : l’Œuvre au Noir les prépare, l’Œuvre au Blanc parfait leur pouvoir de séduction, l’Œuvre au Rouge recombine leurs qualités, produisant d’éblouissantes pépites capables par leur beauté et leur Art de transformer ceux qu’elles séduisent, de les guérir (panacée) des maux du Siècle – fatigue, ennui, dépression –  et d’agir sur eux tels de véritables élixirs de jouvence, procurant énergie nouvelle, désir de plaire et de vivre intensément.  

Se produit dans le chaudron magique et sulfureux de la rive Gauche la grande transformation, la découverte du Pouvoir Féminin, qui fait que toutes les danseuses passées par cette Grande École de la Séduction, en parlent encore des années plus tard, à l’occasion de retrouvailles et d’amitiés indéfectibles, yeux brillants du souvenir nostalgique, rêvant d’y retourner (quelques-unes y font des retours réguliers), ou yeux brillants d’amertume, car éconduites, ces dernières poursuivant souvent leur carrière dans les arcanes secondaires de l’érotisme où les traces du Grand Œuvre qui les a vu naître sont aisément discernables.

Si quelques danseuses peuvent se révéler exceptionnelles, étonnantes, ce qui me semble le plus intéressant ici, le lecteur l’aura compris, c’est cet étonnant théâtre : Le Chochotte. Son histoire, son esprit, son rituel immuable et bien évidemment, tout aussi romanesque, son étonnante Grande Prêtresse, discrète mais omniprésente, celle qui a su porter à son paroxysme l’esprit de la séduction érotique, avec un savant dosage fait de beauté, d’élégance et de talent, œuvrant sans relâche à la perfection de son Temple, le meilleur du monde à mes yeux, sans conteste.    

3 replies on “Le théâtre Chochotte, Temple de l’érotisme”

”Se produit dans le chaudron magique et sulfureux de la rive Gauche la grande transformation, la découverte du Pouvoir Féminin, qui fait que toutes les danseuses passées par cette Grande École de la Séduction, en parlent encore des années plus tard, à l’occasion de retrouvailles et d’amitiés indéfectibles, yeux brillants du souvenir nostalgique, rêvant d’y retourner (quelques-unes y font des retours réguliers), ou yeux brillants d’amertume, car éconduites, ces dernières poursuivant souvent leur carrière dans les arcanes secondaires de l’érotisme où les traces du Grand Œuvre qui les a vu naître sont aisément discernables.”

Ah cher Maddog, vous avez bien raison !

Et si vous connaissez quelques bonnes adresses où retrouver d’anciennes artistes du Chochotte, je vous en serai très reconnaissant.

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Bonjour Gabeffit. Tout d’abord un grand merci pour vos commentaires réguliers, qui m encouragent à écrire.
Retrouver quelques anciennes artistes du Chochotte : il vous suffit de traverser la Seine et de vous rendre au Sweet Paradise, rue Marie Stuart.
Sinon, il me semble (faire une recherche sur internet) que la troupe de théâtre « les fiancées de la lune » est constituée d’anciennes du Chochotte.

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Bonjour Maddog,
Je vois que nous avons les mêmes infos, ni plus ni moins.
Effectivement au Sweet Paradise, il est possible de croiser beaucoup de filles qui étaient encore présentes au Chochotte jusqu’à l’été ou fin 2024 : Thaïs, Myrtille, Alice, Billie, Diane ; et entre deux câlins, l’une d’elle m’a aussi confirmé la présence de Nina et Daisy, et m’a même soufflé pour Violette ”pas encore”. Bref, cette génération de chochottes semble se reconstituer au Sweet ; je plains d’avance mon compte bancaire ^^
Quant aux fiancées de la lune, c’est un trio composé de Thaïs, Clara et une certaine Andrea que je ne connais pas.

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